Abstract
This
article draws on recent studies of masculinity, labour and recreation
to consider rural men. More Canadian men worked in farming than any
other single occupation and yet we know little about their sense of
masculine identity. This article examines the processes of fashioning,
practising and performing masculinity associated with the archetypal
farming skill passed down from father to son – plowing. In the early
1800s improving farmers created the plowing match, an educational and
sporting event. The author analyzes media representations of the match,
reporters’ rhetoric, visual images and interviews with plowmen and
spectators. She argues that their depictions and discussions of plowing
at home and at the match shed light on their masculine ideals, ideals
that were challenged with the introduction of the tractor. Rural men
continued to value a rugged individualism and mastery over nature, but
the value of being a skilled horseman, stoic toiler, and muscled man
gave way to new masculine ideals based on speed, comfort, and expertise
with machines. In the process farmers helped reposition the countryside
in the shifting cultural hierarchy and moved in parallel with other
Canadian men who were refashioning concepts of manliness, skill,
fatherhood and recreation in the new industrial age. S’appuyant
sur les études récentes sur la masculinité, le travail et les loisirs,
cet article s’intéresse aux hommes en milieu rural. Au Canada, plus
d’hommes ont travaillé dans l’agriculture que dans tout autre domaine;
pourtant, nous en savons peu sur leur sentiment d’identité masculine.
Cet article explore les processus de façonnement, d’exercice et
d’accomplissement de la masculinité à partir d’un exemple de
savoir-faire archétypal transmis de père en fils : le labour. Au début
du xixe
siècle, soucieux de s’améliorer, des agriculteurs lancèrent le concours
de labour, un évènement pédagogique et sportif. L’auteure analyse la
représentation médiatique, la rhétorique des observateurs et les
représentations visuelles de ce concours, ainsi que les entrevues
réalisées avec les laboureurs et les spectateurs. Elle fait valoir que
la manière dont ils représentaient le labour et en parlaient, à la
maison et sur les lieux du concours, jette un éclairage sur leurs idéaux
masculins, remis en cause par l’arrivée du tracteur. Les hommes en
milieu rural continuèrent d’accorder de l’importance à l’individualisme
farouche et à la maîtrise de la nature, mais des valeurs comme la
connaissance des chevaux, la résistance stoϊque au dur labeur et la
puissance physique cédèrent le pas à des idéaux masculins axés sur la
vitesse, l’aisance et la connaissance des machines. Ce faisant, les
agriculteurs contribuèrent au repositionnement de la campagne dans une
hiérarchie culturelle en mutation, comme le firent les autres hommes
canadiens en remodelant les concepts de virilité, de compétence, de
paternité et de loisirs à l’ère industrielle.
Résumé: