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Sunday 17 January 2016

Historical Epistemology: a history of the present

 CALL FOR PAPERS / APPEL À CONTRIBUTIONS
2nd Workshop / Deuxièmes Journées d’études 

Historical Epistemology: a history of the present

Epistémologie Historique: une histoire du présent

19-20-21 May 2016
Ecole doctorale de Philosophie ED 280, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Institut des sciences Juridique & Philosophique de la Sorbonne – UMR 8130
Centre de Philosophie Contemporaine de la Sorbonne, Equipe EXeCO


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[ English ]
The working domain of this workshop corresponds to the domain of historical epistemology (HEP), broadly understood both as a “tradition” and as a method in philosophy and history of science. On this occasion we would like to investigate one of the most distinctive traits of HEP, that is, the permanent tension between past and present it instantiates. As testified by many of its practitioners, HEP is an inquiry which is present-oriented, or, alternatively, it is written using the present as a standpoint. In this sense, normative (or recurrent) history of science, as conceptualized by Gaston Bachelard or Georges Canguilhem, relies on a current scientific norm, whereas Michel Foucault’s approach, beside introducing a difference between present and actuality, seems to question or limit the validity of current scientific norms. From the normative history of science to the project of an “history of the present” and of an “historical ontology of ourselves”, Foucauldian expressions reprised also by Ian Hacking, a space is opened for a methodological and philosophical reflection which is unavoidable for every further development of HEP. Probability (Hacking 1975, 1990), sexuality (Davidson 2001), objectivity (Daston-Galison 2007) and the experimental systems of molecular biology (Rheinberger 1997) are some examples of the categories and material constraints out of which our experience of the world and of ourselves are being structured today. The histories that the aforementioned authors reconstruct of these categories and constraints illustrate the twofold critical import of an epistemological analysis: on the one hand, they articulate the intertwinement of ethical and epistemic norms while, on the other, they open up the space for new modalities of thought and action. The discussion of the role of the present and of actuality within HEP will thus give us the possibility to articulate the political and ethical stakes implied by this kind of inquiry.

            With reference to this general framework, the proposals should constitute original articulations of either one of the following axes of problems:

            I. The role of scientific norms and values in historiography: We would like to further analyze the role played by the present of science in HEP: how do the references to actuality vary according to the different scientific domains? To what extent does the continuous or discontinuous trajectory of an epistemic object determine (or is determined by) the kind of normativity at stake in a certain discipline? To what extent do the conditions of applicability of the principle of recurrence draw on the nature of the norms of a certain science? Is a recurrent history of human science possible? What gives a recurrent history its critical import? These questions bear on the different ways of relating the past to the present and of understanding the progress and transformations of the sciences.

            II. The power of the concept: Works inspired by the approach of HEP have highlighted several ethical-political issues, while at the same time refusing to see the scientific norm as a simple effect of power. Such an assimilation of a scientific norm to an effect of power would abolish the normative privilege which a current science has on its past, thus neglecting the relation between truth and reality. What remains to be shown, however, is that scientific progress cannot be understood apart from concrete social and technical problems, that is, of man’s ability to comprehend and transform reality. We welcome contributions bearing on: the relation of a concept to its techniques; the analysis of techniques of observation, of measuring and of medical normalization; the relation between the classification of the living and the different manners of making up people; or the different epistemological, archaeological, and genealogical forms that an analysis of the relation power-knowledge can take.

Proposals (500 words plus a short presentation of the candidate) must be sent by 2016 February 1st (notification of acceptance or refusal by February 22nd), in word or pdf formats, to epistemologiehistorique@gmail.com. Proposals by graduate students and young researchers will be privileged. The languages of the workshop will be French and English.


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[ Français  ]

Le domaine de travail correspond à celui de l’épistémologie historique (EH), entendue au sens large, en tant que tradition et méthode en philosophie et histoire des sciences. A cette occasion, nous souhaitons approfondir l’un des traits qui nous semble parmi les plus marquants de ce domaine d’étude, à savoir, la tension constante qui y est établie entre passé et présent. Comme en témoignent plusieurs de ses auteurs, l’EH est en effet une enquête orientée vers le présent, ou écrite à partir de celui-ci. En ce sens, l’histoire normative (ou récurrente) des sciences, telle qu’elle est conceptualisée par Gaston Bachelard ou Georges Canguilhem, s’appuie sur une norme scientifique actuelle, alors que la démarche de Michel Foucault (qui introduit aussi un écart entre le présent et l’actualité) semble la plupart du temps la mettre en question ou en limiter la validité. De l’histoire normative des sciences, au projet d’une “histoire du présent” et d’une “ontologie historique de nous-mêmes”, expressions foucaldiennes, mais reprises aussi par Ian Hacking, s’ouvre l’espace d’une réflexion méthodologique et philosophique incontournable pour tout développement ultérieur de l’EH. La probabilité (Hacking 1975, 1990), la sexualité (Davidson 2001), l’objectivité (Daston-Galison 2007) et les systèmes expérimentaux en biologie moléculaire (Rheinberger 1997) sont des exemples de catégories scientifiques et de contraintes matérielles à partir desquelles se structure aujourd’hui  notre expérience du monde et de nous-mêmes. Les histoires que ces auteurs dressent de ces catégories et de ces contraintes illustrent le sens critique de l’analyse épistémologique dans la mesure où, d’un côté, elles pensent l’entrelacement entre normes éthiques et normes épistémiques, et, de l’autre, elles envisagent des modalités de pensée et d’action nouvelles. La discussion sur le rôle du présent et de l’actualité dans l’EH nous donnera donc la possibilité d’articuler les enjeux politiques et éthiques qui sont impliqués par ce type d’enquête.

En gardant une référence au cadre indiqué ci-dessus, les interventions devront proposer des articulations originales à partir de l’un des axes problématiques suivants:

       I. Le rôle des normes et des valeurs scientifiques dans l’historiographie: nous voudrions approfondir le rôle joué par le présent de la science dans une épistémologie de type historique: comment les différentes références à l’actualité se conjuguent-elles dans les différents domaines scientifiques ? A quel point la trajectoire (continue ou discontinue) d’un objet épistémique détermine-t-elle (ou est-elle déterminée par) le type de normativité en jeu dans une certaine discipline ? Dans quelle mesure les conditions d’application du principe de la récurrence relèvent-elles de la nature des normes d’une science? Une histoire récurrente des sciences humaines est-elle possible? Qu’est-ce qui confère à une histoire récurrente sa portée critique?  Ces différentes questions portent sur les différentes manières de rapporter le passé au présent et de comprendre les progrès et les transformations des sciences.

       II. Le pouvoir du concept: Les travaux inspirés par l’épistémologie historique ont dégagé plusieurs enjeux éthico-politiques, tout en refusant de tenir la norme scientifique pour un simple effet de pouvoir.. Une telle assimilation de la norme scientifique à un effet de pouvoir abolit le privilège normatif de la science présente sur son passé et fait ainsi l’économie du rapport du vrai au réel. Il s’agit de montrer en revanche que les progrès scientifiques ne peuvent pas être dissociés des problèmes sociaux et techniques concrets, c’est-à-dire de la capacité qu’a l’homme d’appréhender et de transformer la réalité. Nous attendons ici des interventions portant sur le rapport du concept aux techniques, l’analyse des techniques d’observation, de mesure et de normalisation médicale, le rapport entre la classification du vivant et les manières de façonner les gens, ou encore sur les différentes formes épistémologiques, archéologiques ou généalogiques que peut prendre l’analyse du rapport pouvoir-savoir.

Les propositions d’interventions (500 mots, plus une présentation courte du candidat) sont à nous faire parvenir, avant le 1er février 2016 (date de réponse le 22 février), en format word ou pdf à epistemologiehistorique@gmail.com. Les propositions de doctorants et de jeunes chercheurs seront privilégiées et retenues en priorité. Les deux langues de la rencontre seront le français et l’anglais.

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Important dates
Application deadline : February 1st 2016
Notification of acceptance: February 22th 2016 
Texts submission : May 6th 2016
Workshop days : May 19-20-21st 2016

Scientific committee
Christian BONNET, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Jean-François BRAUNSTEIN,  Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Arnold I. DAVIDSON,  Université de Chicago.
Pierre WAGNER,  Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.


The Organizing committee
Ivan MOYA DIEZ, Matteo VAGELLI (coordinateurs)
Tiago ALMEIDA, Audrey BENOIT, Nicola BERTOLDI, 
Marcos CAMOLEZI, Wenbo LIANG



Iván MOYA DIEZ
Doctorant en Philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Psychologue, Université Catholique de Valparaiso, Chili

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